Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/92

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c’eſt Eugenie ! Dites-moi que ç’eſt elle. — Eh ! mon dieu, oui, c’eſt elle, dit Honnora, les larmes aux yeux : je vois avec bien du *plaiſir que cette chere perſonne eſt aimée autant qu’elle mérite de l’être. On arrive : Honnora conduit la compagnie dans la chambre qu’occupoit Eugenie, qui, le coude appuyé ſur une table, attendoit avec impatience le retour de ſa meiïagere. Elle tournoit le dos à la porte, de ſorte qu’elle ſe trouva dans les bras de ſa tante, de ſon frere & de ſon amie, avant de les’avoir apperçus. — Dieu ! s’écria Miſſ, comme tu es changée ! — Elle nous eſt enfin rendue, cette ſœur ſi tendrement chérie ! — Ma tante, mon frere, mon amie, que je ſuis aiſe de vous revoir ! Mais, pourquoi le plaiſir que je reſlens en ce moment n’eſt-il pas parfait ? Pourquoi ?… Je trouble la joie que vous me laiſiez voir. Dites-moi des nouvelles de mon pere : m’aime- 1 il toujours ? Oh ! oui ; il connoît le cœur de ſa fille ; il n’aura Purement pas eu des ſoupçons défavorables ſur elle. Ô mes bons, mes véritables amis, je ſuis bien malheureuſe ! — Non, non, tu ne l’es plus, ma