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plus tard, le 3 septembre[1] 1622, à damoiselle Anne le Clerc, fille de noble homme Jacques le Clerc, sieur d’O, conseiller au siège présidial de Caen, et de damoiselle Anne de Cauvigny.

Dans l’intervalle, Malherbe continua de correspondre avec son cousin qu’il informait des faits et gestes de la cour et du gouvernement. Une de ses lettres, à la date du novembre 1610[2], se termine par l’éloge du jeune Roi Louis XIII : « Sans mentir, mon cher cousin, nous avons un grand Roi, qui a toutes les vertus des Rois, et pas un seul de leurs vices ; aussi est-il de bon père et de bonne mère. Dieu nous le fasse vivre et nous donne de sa race f Elle est bonne. »

Quelque temps après, Malherbe envoyait à du Bouillon sa traduction du XXXIIIe livre de Tite-Live ; et, dans une lettre en date du 10 février 1621, il lui exprimait tout son contentement du bon accueil fait à ce livre par ses amis de Caen : « J’en eusse envoyé davantage d’exemplaires, si je n’eusse eu peur d’avoir trop de juges en une mauvaise cause ; mais puisqu’ainsi est, pour contenter ceux qui vous ont fait des plaintes que je les ai oubliés, je vous en envoie encore six, que vous distribuerez comme il vous plaira[3]. »

Au lieu de « six, » Malherbe avait d’abord écrit « quatre » ; puis, après avoir changé « quatre » en a six », il avait ajouté et ensuite rayé : « deux qui seront, s’il vous plait, pour mes cousins de Retot (Routot) et de Maizet, et les deux autres pour M. de Janville et M. le Clerc, et deux pour M. des Ifs et pour M. de St-Christofle (?) le Porcher. »

Le poète écrivait encore : « Si je n’ai point nommé M....., ce n’a pas été faute d’affection. Au contraire, je n’ai parlé des trésoriers de l’Epargne que pour l’amour de lui, pource que véritablement je lui ai de très-grandes obligations ; mais ce qui est différé n’est pas perdu. Je le mettrai bientôt en quelque lieu où il ne sera pas moins en son lustre qu’il n’eût été ici. »

M. G. Mancel croit qu’il s’agit dans ces dernières lignes du correspondant même de Malherbe, le sieur du Bouillon. Nous serions plutôt d’avis, avec M. L. Lalanne, qu’il faudrait lire, à la place du nom inachevé, Thomas Morant, baron du Mesnil-Garnier,

  1. Le 3 novembre, d’après La maison de Malherbe à Caen, p. 10.
  2. M. L. Lalanne, loc. cit., IV. pp. 56-37.
  3. M. L. Lalanne, loc. cit., IV, pp. 57-59.