Adieu, Prince.
Me fuir !
Vous m'aimez ?
Je vous aime. Aucun autre sujet ne m'amène en ce lieu : Vous aimer fait ma joie : Et vous, Madame ?
Adieu. Je crains trop un combat dont l'issue est douteuse, Seigneur.
Et votre fuite, est-elle point honteuse ? Après trois ans d'absence il m'eût été bien doux De pouvoir plus longtemps demeurer prés de vous. Je m'étais assuré d'une ardeur mutuelle : Je croyais, comme vous, votre flamme immortelle ; Et que votre beauté, qu'on enlève à ma foi, Charmerait tout le monde, et ne serait qu'à moi. Cependant...
Ah ! Seigneur, laissez-moi l'innocence : Épargnez à ma gloire un soupçon qui l'offense : À mon coeur tout à vous n'imputez rien de bas ; Et si l'on vous trahit, ne m'en accusez pas. Vous m'aimez, je vous fuis, et je le dois sans doute : Mais vous ne savez pas quelle peine il m'en coûte : Votre amour défiant en veut être éclairci.
Empêchez que Drusus ne nous surprenne ici. Vous me connaissez, Prince, ou devez me connaître :