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Page:Boursault - Germanicus, 1694.djvu/89

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Suspendez jusques-là votre ressentiment ; Et des mains de César recevez votre amant. Pour vous faire paraître une bonté de père Il me rend ma Princesse, et vous donne à mon frère : Pour vous en assurer il nous envoie ici.

Agripine

Il nous veut perdre tous, puisqu'il en use ainsi. Je le connais, Seigneur, ses bontés sont à craindre.

Livie

Ne craignez rien ; César s'est expliqué sans feindre. Nous sortons du Palais, où le peuple irrité Redemandait mon frère, et s'était révolté : Il allait s'échapper à quelque violence, S'il ne l'eût apaisé par sa seule présence. César, qui de ce trouble a craint l'événement, S'est résolu sans peine à ce grand changement : Et ce qu'a fait Drusus en faveur de mon frère, A réparé sa faute, et calmé ma colère.

Germanicus, à Agripine

Je n'ai plus, ma Princesse, à combattre que vous. César s'est déclaré ; j'ai vaincu son courroux : Vous seule à mon bonheur pouvez être contraire ; Vous seule...

Agripine

Non, Seigneur, j'ai le coeur trop sincère : Je vous aime : ce mot vous répond de ma foi ; Et je me dois à vous si l'on me rend à moi. Mais l'Empereur...

Germanicus

Madame, il est au Capitole ; C'est dans ce lieu si saint qu'il veut tenir parole : Le Sénat l'accompagne ; et voici le grand jour Qu'avec impatience attendait notre amour. Puisqu'à nous rendre heureux la fortune conspire,


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