Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/308

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FERNAND.

Commandez.Votre frere, il a tant de douleur,
Que j’ai droit d’espérer…

CRISPIN.

Que j’ai droit d’espérer…C’est un coquin, Monsieur.

FERNAND.

Il a tort, il l’avouë ; il se nomme coupable ;
Mais, Monsieur, une faute est assez pardonnable ;
Désormais il en jure, il veut être meilleur ;
Vous aimer, vous servir…

CRISPIN.

Vous aimer, vous servir…C’est un fripon, Monsieur.

FERNAND.

Ne vous puis-je résoudre à la miséricorde ?

CRISPIN.

C’est un pendart, Monsieur, qui mérite la corde.

FERNAND.

C’est manquer de parole aux plus rares Amis.
S’il vous en ressouvient vous m’avez tout promis,
Monsieur ; ce n’étoit donc qu’une pure grimace.

CRISPIN.

Il est vrai, ma parole en effet m’embarrasse.
C’en est fait, je pardonne à ce traître, il vous plaît.

FERNAND.

Il ne tiendra qu’à vous de le voir comme il est.