Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/350

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Nous passons vous & moi pour de francs vagabonds.
Voyez si la Donzelle a sujet de bien rire.

Le second NICANDRE.

Ah ! Crispin, de ce frere on n’a pû me rien dire,
Je m’en meurs. Cependant va dedans mon logis,
On me veut faire piéce, & j’ai peur d’être pris :
Dis qu’il n’est pas besoin qu’aujourd’hui l’on m’attende.

CRISPIN.

Si je suis pris pour vous, & qu’après on me pende
Aussi ?

Le second NICANDRE.

Aussi ?Te pendre ! à tort on l’auroit prétendu.

CRISPIN.

Et qu’importe comment on puisse être pendu ?
Soit à tort, soit à droit, n’est-ce pas toujours l’être ?

Le second NICANDRE.

Tu te moques, te dis-je, obéis à ton Maître.
Je t’attends en ce lieu.

CRISPIN.

Je t’attends en ce lieu.Mais, Monsieur…

Le second NICANDRE.

Je t’attends en ce lieu.Mais, Monsieur…Hâte-toi.

CRISPIN revient sur ses pas.

Daignez donc pour le moins me répondre de moi ;
Car enfin…