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Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/438

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Mais l’endroit où je couche est pourtant assez beau.
C’est dans la chambre neuve.

CRISPIN.

C’est dans la chambre neuve.Et moi, dans le berceau :
Le bon peste de gîte ! On diroit d’une cave ;
D’une vieille muraille on ramasse la bave ;
Et de soin tout pourri les petits brins épars
Sont sans cesse traînés par Messieurs les Piquars.

Le second NICANDRE.

Mais d’où vient que si tard ta personne est si nue ?

CRISPIN.

On m’a pris mes habits pour ma bonne venuë ;
Et tous mes compagnons, les filoux de céans,
(Qu’au filoutage prés je trouve braves gens ;
Car ils sont si benins que de peur de rancune,
Ils ont pris mon bagage au défaut de pécune.)

Le second NICANDRE.

Tes habits sont mangés ?

CRISPIN.

Tes habits sont mangés ?Oüi, Monsieur.

Le second NICANDRE.

Tes habits sont mangés ?Oüi, Monsieur.Est-ce ainsi…

CRISPIN.

S’ils m’avoient pû manger, ils l’auroient fait aussi :
Peste ! ces affamés sont de vrais fripe-sausses.