Aller au contenu

Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/456

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le second NICANDRE.

Je veux dans une fille une vertu plus grande ;
Et quand d’autres que vous ne me charmeroient pas,
Votre extrême foiblesse avilit vos appas.
A ne pas vous connoître & voir votre visage,
J’aurais pû vous aimer, si j’eusse été volage ;
Mais fussai-je volage, à vous connoître mieux,
Vous seriez la derniere à surprendre mes yeux.
Je vous fais par pitié d’équitables reproches.

IACINTE.

Crispin !

CRISPIN.

Crispin !Je suis penaud comme un fondeur de cloches.

IACINTE.

Tu disois…

CRISPIN.

Tu disois…Je disois ; mais je ne dis plus rien.

IACINTE.

Quoi, le traître !…

CRISPIN.

Quoi, le traître !…Il est fou : ne le vois-tu pas bien.
Il fait bon se fier à de semblables drilles !

IACINTE.

Est-ce comme cela que l’on traite des filles ?
Le perfide !…