Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/243

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Ces yeux qui pour le tiens n'ont jamais eu d'appas,
Ont vu ta perfidie, et verront ton trépas.
Je t'avais averti que je savais des traîtres,
Qui suivaient à grand pas leurs coupables ancêtres : [635]
Et c'en était assez pour te faire sentir,
Que je voulais ta mort moins que ton repentir
Gardes, sans balancer, entraîner ce perfide.
Il faut que de son sort ma vengeance décide.

MARIE STUARD.
.

Songez-vous aux remords que vous vous préparez ? [640]

ELISABETH.

Qu'on les mette tous deux en des lieux séparés.
Ces coupables amants trouveraient trop de charmes,
À pouvoir l'un de l'autre adoucir les alarmes :
Jusqu'au moment fatal où l'on doit les punir,
Laissons au désespoir à les entretenir. [645]

À Euric.

Vous dont le zèle ardent vient ici de paraître,
Qui pour m'être fidèle avez trahi ce traître,
Ayez soin d'assembler demain à mon réveil
Les Pairs accoutumés à tenir mon conseil.

ACTE III



Scène PREMIÈRE.


ELISABETH, LANCASTRE.

LANCASTRE.