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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/288

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Pour enfant du feu roi je t'ai fait reconnaître ; [1365]
Et sans approfondir si tu sors de son sang
Je t'ai fait dans ma cour tenir le premier rang.
Tu ne fais que trop voir que tu n'es pas mon frère
Par les soins que tu prends à m'être si contraire.
Si le sang qui t'anime était le sang d'un roi, [1370]
Serais-tu sans honneur, sans tendresse, sans foi ?
Élevé dans ma cour, ta criminelle audace
Entre le trône et toi ne put souffrir d'espace :
Pour m'en faire tomber par de sanglants effets
La mort de mon époux fut un de tes forfaits : [1375]
Mais, ce qui de l'enfer est la plus noir ouvrage,
Tu me fis imputer ce qu'avait fait ta rage ;
Et par des trahisons, conduits avec art,
J'expire pour un crime où je n'ai point de part.
Tu sais, toi qui l'as fait, que j'en suis innocente. [1380]

LE COMTE DE MORRAY.

Un trône prêt à choir n'offre rien qui me tente.
Du ciel qui le foudroie appuyant le courroux
C'est son intérêt seul que je prends contre vous.
Pour détruire une erreur dont j'abhorre le culte.
Les liens les plus doux n'ont rien que je consulte : [1385]
Et ce que votre haine appelle ambition