Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/166

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Pour peu qu’on ait de Goût au rang où je me vois,
On abdique aisément ce qu’on a de Bourgeois.
Imitez-moi.

Mons. JOSSE.

Imitez-moi.Ma Femme, en un mot comme en mille,
Votre sote noblesse est comme votre style ;
Et je ne m’accommode en aucune façon
Ni de votre fierté ni de votre jargon.
De nobles, comme moi, d’une fabrique neuve,
Le nombre croit si fort qu’on dirait qu’il en pleuve :
Il n’est point de Manan, pourvû qu’il ait de quoi,
Qui pour le même prix ne le soit comme moi.
Tréve donc, s’il vous plaît, Mademoiselle Josse,
Du ridicule orgueil qui vous rend si féroce.
Est-il charge ni rang qui puisse me cacher
Que mon pere est Orfévre, & le vôtre Boucher ?
Voilà pour faire un jour de célébres familles !
Je veux à leurs égaux associer vos filles.
Faites-les moi venir ; & sur tout pour leur bien
Quand je leur parlerai ne vous mêlez de rien.

Mad. JOSSE.

Hé quelqu’un ! Mes Laquais, montrez-vous, je vous prie.