Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/172

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Il ne soit Noble, riche, & d’un gros Relief ?

BABET.

Pour moi, je n’en veux point, comme vous pouvez croire,
S’il me fait dérouter du chemin de la gloire.

NANNETTE.

Je voudrois bien sçavoir si Monsieur Poussineau,
Peut jamais, quoi qu’il fasse, être à notre niveau ?

BABET.

Et Monsieur Rodillard avec qui l’on m’assemble,
Ne fera-t-il pas beau nous faufiller ensemble ?

NANNETTE.

J’en sçai qui sous nos Lois sont prêts à se ranger,
Fais comme une Peinture & jolis à manger :
Au lieu que les amans dont vous faites l’ébauche,
Ont un esprit si louche ! Un entretien si gauche !

BABET.

Quoique votre noblesse ait déjà près d’un mois,
Il vous reste toujours des vestiges bourgeois.
Je ne vois qu’à vous seul ces petites manieres.

Mons. JOSSE.

Hé bien ! n’est-il pas beau de voir trois grimacieres,
Qui sans le fade appas de vingt bizarres mots,
Que font des étourdis & que disent des sots,
Tant que dure le jour n’auroient rien à se dire ?