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CRESUS.

Si mon zéle…Je hais les discours superflus.
Iphis, sortez, vous dis-je, & ne me voyez plus.

SCENE III.

CRESUS, ESOPE.
CRESUS.

Pour toi, mon cher Esope, il faut que je t’avoue
Que de ton équité tout le monde se loue.
Il n’est grands ni petits des endroits d’où tu viens,
Qui ne fassent des vœux pour mes jours & les tiens.
Après avoir été par l’ordre de ton Prince,
Réformer les abus de Province en Province,
Il ne te restoit plus qu’à hâter ton retour,
Pour venir réformer les abus de ma Cour.
Rends les vices affreux à tout ce que nous sommes ;
Tous les hommes en ont, & les Rois sont des hommes.
Le Ciel qui les choisit les éléve assez haut
Pour faire voir en eux jusqu’au moindre défaut.
Loin de flatter les miens dans ce degré suprême,
A corriger ma Cour, commence par moi-même :