Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/410

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» Je n’ai rien de plus important. »
« Ce que vous proposez est juste & nécessaire, »
Répond tout d’une voix la troupe mercenaire ;
« Et rien ne le fut jamais tant. »
« Pensez-y deux fois plutôt qu’une,
» Reprit doucement le Lion ;
» Et si je vous suis cher, ayez soin de mon nom :
» Les Rois ont moins besoin d’augmenter leur fortune,
» Que de voir croître leur renom. »
« Seigneur, répond encor la bande insatiable,
» Quelque dessein que vous ayez,
» Pour rendre une chose équitable
» Il suffit que vous la vouliez. »
« Dangereux Conseillers, Adulateurs infames, »
Dit le Lion terrible en élevant sa voix ;
« Je trouve de si basses ames
» Indignes d’approcher des Rois.
» Fuyez loin de moi, troupe avide,
» Qui des foibles Agneaux & du Chevreuil timide
» Etes si justement l’effroi :
» C’est votre intérêt qui vous guide,
» Ce n’est point la gloire du Roy. »
D’un exil éternel ayant puni l’audace