Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/502

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ARSINOE.

Il est vrai qu’un bienfait n’est jamais sans salaire,
N’eût-on que le plaisir que l’on goûte à le faire :
Epouse de Crésus que mon sort sera doux,
Pouvant faire du bien, de commencer par vous ;
Je viens exprès ici vous le dire moi-même.
Demain associée à son pouvoir suprême,
Comme de votre bien usez de mon crédit.

ESOPE arrêtant Laïs.

J’ai fait, belle Laïs, ce que vous m’avez dit ;
Tantôt d’un air galant votre main dans la mienne,
Vous m’avez demandé quelqu’un qui vous convienne ;
Et, sur qui que ce soit que j’arrête les yeux,
Je crois être celui qui vous convient le mieux.
Si le parti vous plaît, la main est toute prête.

LAIS.

Moi, Monsieur, de Rhodope enlever la Conquête !
Que diroit-elle ? Non je rends grace à vos soins :
Vous lui convenez plus, & je vous conviens moins.
J’ai pour votre mérite une estime sincere,
Pour de l’amour… tout franc, vous n’en inspirez guére ;