Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/526

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Voulant compter le temps qu’ils seront encor là
Trouvent que le chiffre leur manque,
Et ne peuvent nombrer cela !
Combien de grands Seigneurs, qui d’un devoir austére,
D’une dette du jeu s’acquittoient sur le champ ;
Et qui sont morts sans satisfaire
Ni l’ouvrier ni le Marchand ?
Combien de Magistrats, l’un bouru, l’autre avare,
Que jamais la main vide on n’osoit approcher,
Voyant que dans leur temps la justice était rare,
Prenoient occasion de la vendre bien cher ?
Combien d’Avocats célébres,
Qui rendoient noir le blanc par leurs subtilités,
Maudissent dans les ténébres
Leurs malheureuses clartés !
Si je voulois nommer les fragiles Notaires ;
Les dangereux Greffiers ; les subtils Procureurs ;
Les avides Secretaires
Des nonchalants Rapporteurs ;
Et certains curieux galopeurs d’Inventaires,