Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/542

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Qu’inventa la pudeur, & non la vanité ;
Qui jamais contre moi n’eût soulevé l’envie
Si je l’eusse porté pendant toute ma vie ;
Et que je redemande à votre Majesté,
Avec plus de plaisir que je ne l’ai quitté.
Comme je n’ai rien fait pour m’attirer la haine
Dont vouloient m’accabler Trasibule & Tirrene,
C’est de mon crédit seul dont ils sont mécontens ;
Et tous deux ne font rien qu’on n’ait fait de tout temps.
Quelque soin qu’il se donne, & quelque bien qu’il fasse,
Quel Ministre est aimé pendant qu’il est en place ?
Et quand de sa carriere il a fini le cours,
Ceux qui le haïssoient le regrettent toujours.
D’un si dangereux Poste approuvez ma retraite.
Je connois, mais trop tard, la faute que j’ai faite.
Que ferois-je à la Cour, moi, qui ne suis, Seigneur,
Hypocrite, Jaloux, Médisant, ni Flateur ?