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Servian fut de ce nombre. Le 30 mai 1790, le maire Mas du Coussat demande « que l’on garde les Capucins, cette maison étant placée à la campagne recevait le double avantage d’une situation heureuse et d’un local propre à loger 15 ou 20 religieux et que, d’ailleurs, plusieurs raisons, très à l’avantage spirituel des habitants de cette municipalité, militaient en faveur de son existence ; ils avaient mérité la confiance des habitants par leur conduite édifiante.

C’est en partie à leurs instructions et à leurs exemples que les habitants de cette commune doivent l’amour de la paix et de l’ordre, qui les ont constamment distingués ».

Sur ce, le Conseil députe à Béziers, Mas de Coussat, Falgas et Laplace fils pour porter à Béziers l’extrait de cette délibération.

Cependant, la municipalité apprend avec peine qu’on surveille ses agissements et qu’on fait des rapports au Directoire de Béziers. Sous le titre d’amis de la Constitution, un groupe de citoyens entretient de sourdes animosités. Afin de bien affirmer son zèle pour le nouvel ordre de choses, le Conseil va faire une solennelle promulgation de la Constitution.

Le 11 octobre, on délibère que dimanche prochain sera le jour de cette fête, « que toutes les factions cessent, que l’on ne voye plus parmi les habitants que des amis et des frères ». En effet, le Conseil général, le juge de paix et les assesseurs se rendront à la commune d’où ils partiront pour faire la proclamation de l’acte constitutionnel dans les carrefours de la ville et de là ils se rendront au jeu de ballon où sera dressé un autel où sera chanté un Te Deum solennel, « ordonnons au carillonneur de sonner toutes les cloches, invitons les citoyens à illuminer le devant de leurs portes et leurs fenêtres. Le soir même, on fera un feu de joie ». Ainsi fut fait, et les annales municipales ont gardé le souvenir de cette belle manifestation, qui, nous le verrons, ne devait pas désarmer les ennemis de l’ordre.