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la terreur en macédoine

j’arrivais, comme un dindon, au beau milieu de l’escadron, et j’étais ou massacré, ou emmené prisonnier.

« Mais cela ne m’explique toujours pas pourquoi ceux qui t’envoyaient te poursuivaient et te tiraient dessus.

— Je ne sais pas », réplique Joannès, qui sait fort bien…

… Les gendarmes ont retrouvé les chevaux morts, le cadavre déshabillé du sous-officier, et ont compris une partie du drame sans du reste en soupçonner la cause.

Dès lors, sachant l’ordre concernant Marko en des mains étrangères, devinant, dans ces trois hommes qui fuyaient, les meurtriers, ils ont à tout hasard modifié le plan primitif et brusqué l’attaque. On vient devoir l’épouvantable résultat de ce coup demain téméraire, surtout avec un tel adversaire.

« Ainsi, reprend Marko avec son mauvais sourire, tu t’associais à cet acte de félonie contre un zélé sectateur d’Allah… contre un fidèle sujet du Padischah !

— Je suis soldat et j’exécutais sans hésiter ni discuter l’ordre de mes chefs.

— Tu n’es qu’un imbécile !

« Il fallait me prévenir… me vendre ce papier… me dire tout ce que tu savais… je t’eusse donné un bacchich digne d’un roi.

— Je ne mange pas de ce pain-là !

— Tu es le seul et je te regarde comme un phénomène. Mais je n’en crois rien, car tout est à vendre en y mettant le prix, et je suis généreux.

— Oui, comme un bandit… comme un voleur… Et