Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
la terreur en macédoine

La porte effondrée vient de démasquer un véritable rempart !

Une bordée d’imprécations jaillit de toutes ces bouches avinées, sanglantes, furieuses.

« Chiens !… putois !… pourceaux !… ils ont muré l’entrée ! »

À l’éclat de rire succède un commandement qui domine toutes les clameurs.

« Feu !… Feu sur ces imbéciles… mais épargnez Marko ! »

Fusillés à bout portant, cinq égorgeurs dégringolent les uns sur les autres.

On entend distinctement craquer les culasses mobiles des martinis, et pour la seconde fois la voix éclate, au-dessus de la terrasse.

« Feu !… visez chacun votre homme… surtout n’abîmez pas le vali ! »

Nouvelle salve, aussi assourdissante, aussi meurtrière que la première. Les corps culbutés en plein élan roulent sur les autres dans un dernier frisson d’agonie.

Décimés par cette terrible riposte, les bandits reculent de nouveau, plus épouvantés que tout à l’heure.

Marko veut s’acharner. Mais il est seul, devant la maison redevenue silencieuse.

Obéissant à cet ordre étrange de l’épargner, les mystérieux combattants cessent le feu.

Alors Marko au comble de la fureur s’écrie :

« Qui es-tu et pourquoi me fais-tu grâce ?

« Tu as donc bien peur de moi ?

« Quand tu seras pris, je ne t’épargnerai pas, moi ! »

Alors, au-dessus du rempart qui circonscrit la ter-