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la terreur en macédoine

« Oui, nous sommes enfermés, et il s’agit de sortir au nez et à la barbe des Turcs…

« La position est grave… nous avons moins de vivres que je ne le pensais… nos munitions sont avariées… oui, avariées, et ce malheur nous interdit l’offensive… C’est pourquoi je vous propose de creuser le fond de cette caverne jusqu’au flanc de la montagne… pour chercher une issue…

— Mais nous ne demandons pas mieux !

« Travailler… fouiller la terre et retourner nous battre… »

Séance tenante on distribue des pioches et des pelles. Puis, la besogne commence avec un acharnement voisin de la rage. Les travailleurs sont nombreux et la besogne bien distribuée avance rapidement.

Il y a six équipes. La première pioche, la seconde verse à la pelle les débris dans des couffins, la troisième transporte au dehors ces déblais. Les trois autres équipes se reposent une demi-heure et remplacent les premières. Le chef prêche d’exemple et s’acharne comme une simple manœuvre.

Il fait pratiquer dans le sol une tranchée large d’un mètre sur un mètre et demi de hauteur, et dirige la fouille perpendiculairement au flanc de la montagne.

Ah ! si le terrain pouvait se maintenir friable, comme il se trouve dès le début ! Sous la couche de sable, on trouve un épais lit d’argile rouge, très fine, maigre, douce au toucher, et dont Joannès reconnaît aussitôt la nature. Elle est d’ailleurs commune dans le pays où elle forme, par places, des gisements considérables.

« Tiens ! dit à demi-voix le jeune chef, c’est le bol