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la terreur en macédoine

a fourni environ trois litres d’acide azotique, soit en tout dix-huit litres.

On les a mis refroidir au fur et à mesure, et le mélange avec la glycérine peut être opéré séance tenante.

Manquant de mesures de capacité, il lui faut proportionner de visu la mixture intime des deux corps. Deux parties d’acide, une partie de glycérine. Un peu plus, un peu moins, et au petit bonheur !

Les boîtes à conserves lui fournissent des récipients qui lui permettront d’agir sur de petites quantités et de transporter facilement la terrible substance.

Très simple, mais en somme périlleux en raison de l’instabilité même de la nitroglycérine, la petite manipulation s’opère en cinq minutes.

Mélange des deux substances, addition d’eau, décantation, c’est fait, la quantité obtenue est d’environ un litre. Le poids, supérieur à un kilogramme, équivaut comme action destructive ou, si l’on préfère, dynamique, à dix fois celle de la poudre.

C’est très bien. Mais que faire à présent de cet auxiliaire formidable et capricieux, qui ne connaît ni amis ni ennemis et dont un simple choc peut déterminer l’explosion ?

Joannès réfléchit un moment et s’écrie :

« Il n’y a qu’à le mettre à sa place… là-bas, au fond de la caverne… il y sera très bien et ne nous embarrassera pas, jusqu’au moment de l’utiliser. »

Mais à qui le confier ? Certes, tous les patriotes sont également intrépides et zélés. Ce n’est donc pas l’insouciance ou la pusillanimité que redoute Joannès.

Mais bien plutôt la maladresse.

« Ces braves gens n’auront jamais assez de pré-