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la terreur en macédoine

pire après un baquet d’eau et des vêtements moins négligés. »

Et Timoche, qui cause comme une personne naturelle, répond en riant :

« Ton désir me paraît légitime !… Il faut néanmoins attendre un peu… moi, je te trouve très bien !

— Tu n’es vraiment pas difficile !

— Patience ! Allons d’abord au télégraphe, j’ai idée qu’il nous réserve des surprises. »

Un escalier est devant eux. Ils montent vivement, arrivent devant une porte, l’ouvrent, enfilent un couloir sombre, au bout duquel est dressée une échelle. Timoche grimpe le premier, arrive à une trappe, la soulève et se trouve dans une sorte de grenier séparé par plusieurs cloisons, formant autant de compartiments encombrés de planches, de madriers, d’objets de rebut.

Tous deux se faufilent à travers les débris, et s’entonnent, en. rampant, dans une ouverture grande comme une bouche de four. Ils pénètrent dans un réduit à peine grand pour contenir quatre personnes. Ce réduit, qui semble un pigeonnier, avec sa petite lucarne large comme la main, est meublé sommairement d’une table devant laquelle s’escrime un homme, en bras de chemise.

« Bonjour, Rislog !… bonjour, mon brave et cher ami ! » s’écrie Timoche.

L’homme, jeune encore, trente-cinq ans environ, brun, barbu, de beaux yeux clairs et loyaux, leur sourit et leur dit brièvement :

« Amis !… chers amis… quelle joie de vous revoir !

« Et tout va bien ?…