Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/82

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en plomb ! s’écrie d’une voix tonnante le jeune homme.

« Michel ! feu sur ce coquin ! »

Toute sèche et toute vibrante, la détonation éclate. Frappé en pleine poitrine et traversé de part en part, le sous-officier étend les bras et tombe lourdement en arrière, sans un cri.

Le cheval, effrayé, bondit, se cabre et s’enfuit. Avec la précision d’un vieux soldat, Michel introduit une cartouche dans le tonnerre, et, tout joyeux, s’écrie :

« À un autre ! »

Vivement, Panitza tend sa carabine à Joannès et lui dit :

« Tire ! moi, je ne suis pas sûr. »

Avec une vitesse foudroyante, le jeune homme épaule et fait feu sur un second gendarme.

Une médaille scintille, accrochée par un ruban vert sur le dolman bleu sombre, à la place du cœur. La balle frappe un peu au-dessus du ruban et ressort en biais, entre les deux épaules. L’homme pousse un grognement sourd et tombe, le nez sur le devant de la selle.

Et Joannès rugit, d’une voix hachée :

« Tiens ! la voilà, ma rançon. »

Interdits par cette terrible riposte, les assaillants hésitent. Oh ! pas longtemps. Vigoureux, énergiques, intrépides, habitués de longue date à toutes les surprises, ils attaquent de nouveau. Ils ont le désavantage de la position : découverts contre des ennemis abrités.

Mais qu’à cela ne tienne ! Leurs chevaux leur serviront de barricade. Avec un ensemble parfait, ils