Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Michel dresse un peu la tête, regarde et répond :

« Une chose extraordinaire : cette mitraille de pierres a creusé comme un nouveau chemin… un ravin, plutôt… et, qui sait ! peut-être un endroit pour fuir, ou nous cacher.

— Il faut voir. »

Avec d’infinies précautions, ils s’arrachent de dessous les débris, retinrent leurs armes, et s’engagent, en rampant, dans le conduit. Ils se faufilent sous les buissons éventrés, les ronces enchevêtrées, progressent lentement, mais sûrement, sans être aperçus.

D’en bas, les Turcs ont vu cet étrange et dramatique incident. Loin d’être effrayés et découragés, confiants dans leur nombre, très braves d’ailleurs, ils continuent la périlleuse montée.

Des commandements sont proférés et la trompette retentit.

« La charge ! murmure Joannès.

« Ce n’est pas à nous qu’ils en veulent… ils doivent nous croire anéantis et l’attaque de Marko…

— Tiens ! du nouveau… » interrompt Michel qui rampe le premier.

Il trouve sur sa droite une excavation, mise à découvert par l’arrachement de la croûte supérieure. Il ajoute :

« C’est large comme l’entrée d’un four… on peut y pénétrer à l’aise.

— Une fameuse cachette ! dit Panitza.

« En ramenant sur l’entrée les broussailles et les ronces, elle sera complètement invisible.

— Excellente, l’idée !… merveilleuse, la cachette !

— Allons y donc ! et faisons comme chez nous. »

Presque aussitôt le conduit s’élargit. Un homme