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contrera parleront la même langue, à l’exclusion de tout idiome local.

Que ce même voyageur fasse son « Tour de France, » et pénètre dans les campagnes reculées de la Bretagne, de l’Auvergne, de la Franche-Comté ; qu’il parcoure la Provence, la Savoie, ce qui nous reste de la Lorraine, et souvent il lui faudra un interprète, pour avoir raison des patois locaux.

Ce qu’il faut donc proclamer très haut avant de signaler l’abus des anglicismes, au Canada, c’est que les 1 500 000 Canadiens éparpillés sur toute l’étendue de la Puissance et leurs 800 000 frères des États-Unis, ont un signe de ralliement qu’ils respectent comme le soldat respecte son drapeau : ils parlent la même langue, celle de leurs ancêtres, et à ce titre ils ont droit à notre admiration, comme à notre reconnaissance.


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