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Vous limitez, d’ailleurs, le champ de la discussion, en vous en prenant, de préférence, aux immunités dont jouissent les biens d’Eglise, au Canada.

Il est, tout d’abord, un fait digne de remarque : l’opiniâtreté avec laquelle vous prenez à partie le clergé catholique, sans vous préoccuper de ce qui peut se passer de similaire dans le camp protestant.

Cette façon d’apprécier les faits dénote, à tout le moins, dans vos renseignements, une lacune qu’il convient de relever par des chiffres. Les statistiques de 1886, les seules que j’aie à ma disposition, établissent que, dans la ville de Montréal, la valeur des propriétés des églises catholiques exemptes de taxe s’élevait à 6 206 190 dollars, tandis que 2 784 800 dollars représentaient la valeur des propriétés de l’Église protestante.

Si, maintenant, l’on tient compte qu’en cette même année 1886, la population de Montréal était de 140 747 âmes, dont 103 579 ca-