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MON — 87 — MUS

mie de pain, ouvrier peu habile. || Metteur en pages mie de pain, Celui qui n’a que des ouvrages de peu d’importance, ou qui n’est chargé que par occasion de la mise en pages d’un travail de cette sorte.

Mince, adj. pris adverbialement. Beaucoup, sans doute par antiphrase. || Il a mince la barbe, il est complètement ivre. Commun à plusieurs argots.

Mise-bas, s. f. Grève, cessation de travail dans un atelier. Les mises-bas ont lieu pour infraction au Tarif ou au règlement consenti par les patrons et les ouvriers.

Moine, s. m. Endroit sur une forme qui n’a pas été touché par le rouleau et qui, par suite, n’est pas imprimé sur la feuille.

Montage, s. m. Ensemble de pratiques ou de paroles qui ont pour but de faire croire à quelqu’un une chose qui n’existe pas, et surtout de le faire agir en vertu de cette fausse croyance. On dit aussi montage de coup. Cette plaisanterie est fréquente dans les ateliers ; mais le compagnon, « né malin, » ne coupe pas toujours.

Morasse, s. f. Épreuve faite à la brosse d’une page de journal avant le serrage définitif de la forme. || Se dit aussi des ouvriers qui restent pour corriger cette épreuve et qui attendent pour partir que le journal soit prêt à être mis sous presse, et aussi du temps pendant lequel ils attendent. Morasse vient d’un mot latin : mora, retard.

Morassier, s. m. Celui qui fait partie de la morasse.

Mulet, s. m. Compositeur qui aide dans son travail un metteur en pages surchargé de besogne. Le mulet est en conscience ; son office reçoit encore le nom de fonctions ; il serre et desserre les formes, fait corriger les paquetiers, fait faire les épreuves et descend ou porte les formes aux machines.

Musique, s. f. Grande quantité de corrections indiquées sur la marge des pages, de telle sorte que