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Page:Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883.djvu/140

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COQUILLES. 127

Nous entendons d’ici un lecteur s’élever contre les deux vers que nous venons de citer, et dire : Pourquoi pas le Monde encore mieux qu’un autre, puisqu’il avait alors pour rédacteur en chef M. Coquille ? »

« Brigadier, vous avez raison. »

Voici une autre coquille ou plutôt une faute qui a donné lieu à un véritable coq-à-l’âne.

Pradier venait de terminer le monument consacré à Molière dans la rue Richelieu.

La statue représentant la Comédie tient à la main un rouleau sur lequel sont inscrits les titres des chefs-d’œuvre de notre grand comique ; ce travail secondaire avait été confié à un apprenti sculpteur, qui avait mis deux r au mot avare.

Et un passant de s’écrier plaisamment :

« Tiens, voilà un avare qui a un air misanthrope (r mis en trop). »

Nous avons vu que la coquille pouvait avoir du génie, par exemple dans : Rose, elle a vécu… de Malherbe, ou bien être irrespectueuse à l’égard du poète, comme dans le vers de Racine que nous avons cité.

Quelquefois aussi elle a de l’esprit ; témoin la suivante :

Alphonse Karr, dans un de ses moments de misanthropie (on sait que ces moments n’étaient pas rares), avait écrit sur son manuscrit :