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10 LES TYPOGRAPHES.

Le prote peut se faire suppléer partiellement par des sous-protes, qui en réfèrent à ses décisions. « Les devoirs d’un sous-prote de composition sont de veiller à ce que les compositeurs reçoivent et rendent à propos la distribution, à la formation des garnitures, au rangement des cadrats, des interlignes et lingots et de tous les autres accessoires, au réassortiment des caractères, à la composition des pâtés, etc. Un sous-prote de presses est chargé d’inspecter fréquemment le travail des imprimeurs, d’empêcher le gaspillage du papier, des étoffes ou de l’encre, de veiller à l’entretien des presses et de suivre dans tous ses détails cette partie importante de la typographie. Les sous-protes sont responsables à l’égard du prote de l’exécution des travaux dont celui-ci leur transmet la surveillance spéciale, comme il l’est lui-même envers le chef de l’imprimerie. Ces deux sortes d’emplois, qui ne s’accordent généralement qu’à des personnes éprouvées sous le rapport du caractère et du savoir, demandent, en outre, de la part de celles qui y arrivent, du sang-froid et de l’activité. » (Henri Fournier, Traité de la typographie.)

Dans un Discours, prononcé le 6 avril 1856 à la Société fraternelle des protes des imprimeries typographiques de Paris, M. Alkan aîné s’exprimait en ces termes : « Pour devenir le premier, πρώτοζ, d’une imprimerie typographique, y tenir le premier rang, il faut posséder des connaissances variées ; il faut pouvoir être la doublure du patron, son alter ego, cet autre lui-même, pour me servir de l’expression de M. Ambroise Didot, le digne émule des Estienne,