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40 LES TYPOGRAPHES.

pues et l’accord n’a pu se faire. Le 21 mars, le comité de la Chambre syndicale typographique a ordonné une mise-bas qui a causé une grande perturbation dans la typographie parisienne.

Soutenus par les éditeurs les plus considérables de la capitale, quinze maîtres imprimeurs des plus importants ont refusé d’accepter le Tarif élaboré par la Commission ouvrière et voté par les sociétaires. Les maîtres imprimeurs non adhérents ont mis en vigueur un Tarif dû à la Commission patronale ; ce Tarif améliore les prix consentis à l’amiable en 1868.

L’écart entre les deux Tarifs était si minime qu’il semblait qu’une entente bien désirable eût pu se faire facilement. Il n’en a rien été : la lutte a duré deux grands mois, à l’extrême détriment des deux parties. Finalement, après cette longue résistance, les ouvriers ont dû céder et sont rentrés pour la plupart dans leurs ateliers en acceptant individuellement le Tarif patronal. C’est pour la Société typographique parisienne un échec considérable.

Il existe dans la plupart des grandes villes de province, à Lyon, à Bordeaux, à Marseille, des sociétés typographiques organisées sur le modèle de celle de Paris.


Parlerons-nous maintenant du correcteur ? Nous avons hésité à le faire pour deux motifs : le premier, c’est que nous appartenons à la corporation et qu’il est bien difficile de « se connaître soi-même ; » le second, c’est que le correcteur n’est réellement typographe, dans le sens exact du mot, que s’il est en