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42 LES TYPOGRAPHES.

est du domaine de l’intelligence pure. Il n’est placé sous la direction du prote que comme faisant partie du personnel de l’usine typographique.

» Il y avait autrefois très peu de correcteurs spéciaux, c’est-à-dire se livrant exclusivement à la correction des épreuves. Les protes, à défaut du maître imprimeur, se chargeaient de ce soin ; il en est même encore ainsi dans beaucoup de petites imprimeries, surtout en province, où l’on voit le maître imprimeur cumuler les fonctions de patron, de prote, de correcteur, voire même de compositeur et d’imprimeur.

» Des besoins nouveaux et impérieux forcèrent plus tard le prote à se décharger d’une partie de sa responsabilité : il abandonna tout ce qui concerne la correction des épreuves, devenue incompatible avec sa présence presque constante à l’atelier et la surveillance qu’il y doit exercer. Ce jour-là naquit le correcteur tel qu’il existe aujourd’hui. »

Quelles sont les fonctions du correcteur ? Nous ne saurions en donner une meilleure définition que celle que nous extrayons d’une Lettre adressée à l’Académie française par la Société des correcteurs des imprimeries de Paris (juillet 1868) : « Les fonctions du correcteur sont très complexes. Reproduire fidèlement le manuscrit de l’écrivain, souvent défiguré dans le premier travail de la composition typographique ; ramener à l’orthographe de l’Académie la manière d’écrire particulière à chaque auteur ; donner de la clarté au discours par l’emploi d’une ponctuation sobre et logique ; rectifier des faits erronés, des dates inexactes, des citations fautives ; veiller à l’observation scrupu-