Page:Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
MAL — 85 — MAN

Faire un loup, c’est prendre à crédit, principalement chez le marchand de vin. Le jour de la banque, le créancier ou loup vient quelquefois guetter son débiteur (nous allions dire sa proie) à la sortie de l’atelier pour réclamer ce qui lui est dû. Quand la réclamation a lieu à l’atelier, ce qui est devenu très rare, les compositeurs donnent à leur camarade et au créancier une roulance, accompagnée des cris : Au loup ! au loup !

Loup-phoque, s. m. Celui qui est hannetonné. Ce mot a été nouvellement introduit dans l’atelier typographique. L’orthographe que nous donnons ici est-elle exacte ? Nous ne savons ; peut-être est-ce loup-foc ou loufoc.

Louvetier, s. m. Celui qui fait des dettes, qui a des loups. Ce terme est pris en mauvaise part, car le typo auquel on l’applique est considéré comme faisant trop bon marché de sa dignité.

M


Macabre, s. m. Un mort. Ce mot paraît venir de ces danses macabres que les artistes du moyen âge peignaient sur les murs des cimetières. La Mort conduisait ces chœurs funèbres. || On dit plus souvent macchabée.

Macchabée, s. m. Un mort. V. macabre.

Malheureux (tour de). Expression récemment introduite dans les journaux et qui est synonyme de morassier. (V. morasse et morassier.)

Mal-nommés, s. m. pl. Nom que donnent par dénigrement les ouvriers aux pièces aux ouvriers en conscience.

Manuscrit belge, s. m. Copie imprimée. On a appelé de ce nom cette sorte de copie peut-être parce que les ouvriers belges, assez nombreux à Paris, ne pouvant autrefois déchiffrer la