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res, ne doivent pas avoir de place dans une étude sérieuse et pratique, Quand tout le monde est avocat et déclame, c’est par des connaissances positives que se distingue l’homme digne de conduire l’opinion.

Accessible par sa courte durée : personne, en ce moment, n’est en mesure de prolonger beaucoup les études générales. Il a fallu tenir compte de cet état des sentiments et des besoins du pays. Rapprochés dans l’espace de deux années, — qui pourraient facultativement être réduites à une seule, — les cours sur les sciences politiques ne demanderont à chaque auditeur qu’un sacrifice de quelques mois. Par cela même, l’enseignement sera sommaire ; mais sommaire ne veut pas dire superficiel. Le détail n’est pas absolument nécessaire. À vrai dire, le détail d’une science ne s’enseigne pas ; on l’apprend par un travail personnel. Ce qui se transmet du haut des chaires, c’est le goût d’un certain genre de connaissances, le vocabulaire qui en donne la clef, la méthode qui permet de s’y diriger, enfin l’esquisse générale qui en résume les principaux résultats.

Sans renoncer à l’espoir d’augmenter un jour la durée de l’enseignement, nous croyons donc que, dès à présent, la Faculté des sciences politiques pourra, avec un simple roulement bisannuel ou annuel, concourir efficacement à l’éducation de l’homme politique et du citoyen.

Voici le programme des cours tel que nous l’avons arrêté d’après de longues réflexions :