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étendues entre les idées. Pareillement, dans l’homme, la terrible analyse qui avait fait évanouir le moi substantiel ne laissait à la place qu’un écoulement de phénomènes plus ou moins rapides ou retardés. Là aussi, Taine n’estimait solide et scientifique que la connaissance des rapports. Sa psychologie, purifiée d’êtres de raison, affectait les formes, employait les procédés d’une physique et d’une logique.

La dialectique était une des vocations intellectuelles de Taine ; la capacité de logicien, une de ses facultés maîtresses. Il aimait d’amour la preuve. Il y excellait ; il s’y délectait. D’abord et à l’origine, il pratiquait surtout la méthode déductive, celle du mathématicien et du géomètre ; il rapprochait et enchaînait des abstractions. Plus tard, il se voua avec prédilection et exclusion à la méthode expérimentale ; il dressait des tables de présence et de carence ; il dégageait des inductions et des inférences... C’était tou-