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XVIe siècle.
Pillages.

pas moi, Dieu le sçoit[1]. » Pour comble de malheur, la maison continua pendant plus d’une année d’être livrée au pillage ; c’est ainsi que l’on trouva chez un certain Vauthier, à Chambéry, une horloge, du plomb, une grande quantité de barreaux de fenêtre en fer et d’autres ferrures provenant de la Grande Chartreuse. Pour empêcher ces déprédations, en vertu d’un arrêt du Parlement de Grenoble, en date du 18 août 1563, « on informa contre ceux qui emportoient et enlevoient plusieurs choses de la Chartreuse ruinée et abandonnée à cause des troubles ; avec inhibition à toutes personnes de ne rien attenter à ce qui appartient à la dite Chartreuse[2] ».

Pendant quatre années, il fut impossible de tenir le Chapitre à la Grande Chartreuse ; en 1563, les RR. PP. Dominicains de Chambéry offrirent gracieusement leur maison, et le réfectoire fut changé en salle capitulaire. En 1564 et 65, le Chapitre se rassembla à Currière, et c’est seulement en 1566 que la Grande Chartreuse put recevoir les Prieurs. Le R. P. Dom Pierre Sarde, brisé par la vieillesse et les soucis, demanda un coadjuteur ; les circonstances exigeaient que l’on choisit un homme hors ligne : on le trouva dans la personne du R. P. Dom Bernard Carasse, Prieur du Mont-Dieu en Champagne et Visiteur de Picardie[3].

  1. Mémoire des désordres des Huguenots faits à Grenoble en l’an 1562, dressé par G. Collisieux, publié par Mr. Gariel dans ses Delphinalia, 1 vol. in-8o. Grenoble, 1857, p. 104.
  2. Analyse des Titres de la Grande Chartreuse.
  3. La Carte du Chapitre de 1566 dit que Dom Bernard