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XVIe siècle.
L’Incendie de 1592.

la Correrie et à Currière, mais le Père Général, Dom Procureur et Dom Sacristain s’établirent au milieu des ruines : Dom Procureur pour être plus à même de travailler immédiatement à réparer les désastres, le R. P. Général et Dom Sacristain pour représenter la communauté ; ils disaient ensemble, aux heures ordinaires, tous les offices de jour et de nuit, avec les leçons ex integro ; ils priaient au nom de toute la maison et ne voulaient point, malgré l’absence forcée des moines, que les louanges du Seigneur fussent interrompues dans l’église de la Grande Chartreuse.

« Dom Jérôme Marchant dut annoncer à l’Ordre la triste nouvelle de l’incendie ; voici sa lettre : Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ! Cette Grande Chartreuse que vous aimez tant, cette mère commune de toutes nos maisons, elle est réduite en cendres, elle ne peut plus être habitée ! Après vous avoir fait part de ce malheur, nous vous demandons avant tout, mes Vénérables Pères, de vous soumettre à la volonté de Dieu et de baiser la main qui nous frappe ; ensuite priez pour nous et, si vous le pouvez, venez généreusement à notre secours. Tous les religieux dans chaque maison se réuniront au Chapitre et, après avoir délibéré, nous enverront leur offrande d’après ce qui aura été décidé : nous n’exigeons rien, n’en ayant pas le droit, c’est une aumône que vous nous ferez en toute liberté. Donné en Chartreuse, à Currière qui nous sert de refuge, ce mardi 12 novembre 1592.

« Pour comble de malheur, quelque temps après, trois compagnies de soldats vinrent s’établir au Pont, au fort de l’Œillet (sic) et à la Courrerie.