Page:Boutroux - Études d’histoire de la philosophie.djvu/446

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causes finales, traduit en anglais ; toute une phalange de maîtres qui, par leurs écrits théoriques, polémiques, historiques, ont vaillamment soutenu, après Cousin et Jouffroy, la cause du spiritualisme platonicien et cartésien.

Bien que, depuis une trentaine d’années, la philosophie écossaise ne fasse plus le fond de nos programmes, ce n’est pas à dire pour cela que son influence ait disparu. La préoccupation des problèmes métaphysiques est chez nous redevenue très vive. Mais, si les Français craignent de s’égarer à la suite des hardis dialecticiens de l’Allemagne, s’ils reviennent constamment aux réalités vivantes et données, comme à la seule source possible et à la pierre de touche nécessaire des idées les plus hautes, n’est-ce pas que quelque chose de l’esprit écossais est demeuré dans leur tempérament intellectuel ? Et si nos psychologues maintiennent la valeur de l’élément psychique proprement dit et ne croient pas devoir étudier la vie mentale uniquement dans ses conditions physiques, par l’observation extérieure, ou dans ses éléments hypothétiques, par l’abstraction et le raisonnement, n’est-ce pas qu’eux aussi ont retenu plus qu’on ne le dit parfois de cette prudente méthode qui allait d’abord au réel, au donné immédiat, aux réalités directement perçues par la conscience, non sans demander d’ailleurs à la physiologie tous les enseignements qu’elle peut fournir pour l’explication des faits psychiques ?

C’est ainsi que les Français, omettant peut-être, ou