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XII.LES LOIS PSYCHOLOGIQUES. (Suite et fin.)

[115] Après avoir passé en revue, dans la dernière leçon, les diverses méthodes relatives à la détermination des lois psychologiques, il nous reste à apprécier aujourd’hui les résultats auxquels ces méthodes peuvent conduire. Des deux types principaux de lois psychologiques que nous avons distingués, le premier, le type idéologique, est analogue aux lois physiques, mutatis, mutandis, c’est-à-dire établit une connexion entre des termes de même nature, ces termes étant ici des états de conscience. Ce point de vue date surtout de Locke. Les autres lois, celles qui ont leur premier modèle dans la doctrine cartésienne, établissent un rapport entre un phénomène psychique et un phénomène physique. Placé à ce point de vue, on espère, non seulement constituer la psychologie comme science analogue aux sciences physiques, mais la faire rentrer expressément dans le concert des sciences de la nature.

Or, en quoi consistent ces deux espèces de lois ? Seront-elles vraiment de même, nature que les lois des sciences de la matière ? Pourront-elles enserrer la réalité psychique sans faire appel à aucune notion d’activité ? En quel sens est possible, jusqu’où porte une psychologie sans âme ? Considérons d’abord les lois idéologiques ou lois [116]