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Page:Bouvier - Les Mystères du confessionnal, 1875.djvu/81

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1o L’aveuglement, dont Salomon lui-même nous a donné un exemple terrible ;

2o La précipitation, qui fait qu’un homme, sans délibérer et sans réfléchir, se laisse aller à des actions inconvenantes ;

3o Le défaut de réflexion, qui fait mal juger de la fin qu’on se propose et des moyens pour y arriver ;

4o L’inconstance : celui qui est adonné à la luxure veut et ne veut pas comme s’il était dans l’engourdissement (Prov. 13. 4.) et il ne persiste pas dans sa résolution de mener une vie meilleure.

Les quatre filles que St Thomas donne à la luxure, comme produites par la volonté, sont les suivantes :

1o L’amour démesuré de soi-même : celui qui se livre à la débauche place sa fin dernière dans les plaisirs de la chair et il applique toutes ses pensées aux moyens de s’y livrer.

2o La haine envers Dieu, qui proscrit les péchés contraires à la chasteté et les punit de peines graves ;

3o L’amour du siècle présent, dans lequel le débauché trouve les plaisirs dont il désire faire sa principale occupation ;

4o L’horreur de l’autre monde, où il sait qu’à la place des plaisirs obscènes, il trouvera pour son partage des supplices atroces. Cette horreur le fait désespérer de la félicité éternelle, parce qu’il lui semble impossible d’abandonner les plaisirs de ce monde. Ceux qui arrivent à ce désespoir se jettent dans toutes sortes d’obscénités ; c’est ce qui a fait dire au B. Paul, Épît. aux Eph., 4. 19 : Les désespérés se sont livrés eux-mêmes à l’impureté et à toute sorte d’obscénités, et à David, Ps. 9. 26 : À ses yeux, Dieu n’existe pas : ses voies sont souillées en tout temps. C’est comme s’il disait, écrit Sylvius, t. 3, p. 821, une fois qu’il a mis de côté le respect et la crainte de Dieu, il mène la vie la plus impure.

Outre ces effets moraux, il en est d’autres physiques que nous avons indiqués dans nos articles précédents, sans compter les horribles maladies vénériennes, ainsi nommées parce qu’elles sont la conséquence de l’abus des plaisirs vénériens.


§ III. — Des remèdes aux péchés de luxure


Il est d’abord nécessaire de faire disparaître les causes, que nous avons déjà énumérées, des péchés de luxure.

En outre, il convient de prescrire les moyens suivants :

1o La prière fréquente et fervente : Voyant que je ne pouvais rester dans la continence sans le secours de Dieu…… je suis allé vers lui et je l’ai prié (L. de Sag., 8. 21) ;

2o La lecture des livres de piété, les méditations sur la passion du Christ et sur les supplices réservés aux débauchés dans l’autre monde : Dans toutes tes actions, souviens-toi de ta fin dernière et tu ne pècheras pas pour l’éternité. (Eccl., 9. 40.) ;

3o S’abstenir d’une nourriture délicate et abondante : Les iniquités de Sodome furent le résultat de l’orgueil, de l’abondance et de l’oisiveté (Ézéch.)

4o La garde des sens, surtout de celui de la vue : Vous ne regarderez pas une jeune fille de peur que sa beauté vous scandalise. (Eccl., 9. 4) ;

5o Fuir l’oisiveté et éviter avec soin les occasions : Celui qui aime le danger y périra. (Eccl., 3. 27) : Que les parents se gardent donc bien de permettre à des enfants de différent sexe, même frères et sœurs, de coucher dans le même lit ; car l’expérience prouve que cet usage est très pernicieux pour la chasteté.