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Page:Bouvier - Les Mystères du confessionnal, 1875.djvu/94

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nécessaire une dispense du souverain pontife, ou tout au moins de l’Évêque diocésain. Navarrus, Coll. Andeg., Collet, etc., regardent la dispense donnée par l’évêque comme suffisante.

Voyez ce que nous avons dit dans notre traité au sujet de l’âge requis pour contracter mariage.

On demande : 15o Ce qu’il faut penser du mariage des hermaphrodites.

R. Les hermaphrodites sont ainsi appelés de deux mots grecs HERMÈS (Mercure) et APHRODITE (Vénus), parce qu’Hermaphrodite, fils de Mercure et de Vénus, était des deux sexes. On les appelle aussi Androgynes, c’est-à-dire homme et femme tout à la fois. Si on ajoute foi aux savants qui ont traité la matière dans l’histoire naturelle, il n’a jamais existé des hermaphrodites proprement dits, car ils auraient dû avoir en même temps les organes des deux sexes, pouvoir engendrer comme hommes et concevoir comme femmes. Ce ne sont ordinairement que des monstres qui ne sont capables ni d’engendrer, ni de concevoir, ni de consommer l’acte conjugal. Il est évident, dans ce cas, qu’ils ne peuvent contracter un mariage valide, et le curé qui est certain de leur incapacité est tenu de s’opposer à de semblables unions. Mais, si l’un des deux sexes prévaut chez eux, à ce point qu’ils puissent consommer l’acte conjugal, on peut les autoriser à contracter mariage à la seule condition de promettre qu’ils useront seulement du sexe qui domine.

Il est à remarquer que les hermaphrodites ne peuvent ni recevoir les ordres sacrés ni embrasser la profession religieuse tant que leur sexe reste dans le doute. Sanchez et les nombreux théologiens qu’il cite, l. 7, disp. 106, no  10, sont très explicites sur cette question.