Page:Bouyer - Claude Lorrain, Laurens.djvu/103

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CLAUDE LORRAIN. '•»'•'

du décor : tel le Moulin (L. V. U3)don1 les galeries de Rome ri de Londres se disputenl I original, el la plupaii des Marinex an\ repoussoirs assombris. L'ar! ajoute toujours un premier plan d'ombrage (jue la nature ne fournil poinl mettez le Troupeau à l'abreuvoir, du Bri.tis/i Muséum, dessin à la plume d'après nature, en regard d un tableau : nus yeux trouvent dans I étude un tableau toul lait; son réalisme niais convie ni mieux i|n une poésie trop scandée. Et la formule, n'est-ce pas le danger de I idéalisme !

Du style an poncif, la pente est rapide cl Claude lui- même a souvent glissé. Le poncil Henni obscurémenl ses premiers plans « muets de lumière ». le parafe de ses arbres ronds, héritage de Paul Bril, cl ipn suspendra son influence sur le paysage académique; mais la beauté rayonne dans les fonds mélodieux, variés, toujours dis- crets dans l'éclal : on \ reconnaît cette « vapeur du jour» qui délectait Goethe, » celle vapeur particulière répandue dans les lointains... aux contours suaves el fuyants » que remarquai! Chateaubriand parmi la tristesse romaine; innovation personnelle île Claude, et qui communiquera son atmosphère à toul I avenirdu paysage. Dans ses dessins mêmes, la couleur fail chanter la ligne, l'enveloppe trans- figure le trait. La ligneesl la lettre caduque, la couleur esl l'âme vivante de ce que nous appellerons l'esthétique instinctive de Claude. Mais son arl soulève encore deux problèmes : Le paysagiste a-l-il jamais peinl d'après nature? — A-l il subi le voisinage du Poussin ?