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CLAUDE LORRAIN.

I

ardente, inédite. «m la justesse de l'heure el de l'effet. Claude est déjà Claude. La preuve matérielle de ses pre- miers tâtonnements nous échappe : sa période d'imitation nous reste inconnue : l'aurore ne nous a rien confié de ses brumes... A défaul il une toile, inestimable comme docu- ment, qui nous révélerai! l'élève encore timoré du Tassi, devinons les transitions, imaginons le passage delà nuit au jour.

Nous ignorons le prix consenti par M . de Béthune ; mais, ,111 siècle suivant, nous \ oyons le Port de ///<■/■ el le Campo Vaccino passer dans quatre grandes ventes cl monter rapidement, en quelques années, de 3500 à 1 1 003 livres, données à la vente Poullain, en I7SIL par le duc deCossé- Brissac, leur dernier possesseur avant leur entrée défini- tive an Louvre, sous le premier Empire. Justement appré- ciés, ees deux cadres du Lorrain (donl les inclines ligures avouent la main hollandaise de Jan .Miel) son) dans sa première manière originale, précise cl fine, un peu sèche dans le Port de mer, plus lard imitée par l'aie! le père.

l'as encore de paysage historique aux théories pompeuses :

de braves gens, des contemporains, familièrement affairés le malin dans un petit port ou rustiquemenl coucliés sur e gazon romain : sous un ciel à peine rose et savamment dégradé, le Campo I accino donne I impression d un menu chef-d'œuvre : ce contre-jour lumineux d'où s élèvent des cris lointains, cet arc massif, ces colonnes sveltes, ces ombrages, ce jour laiteux qui sort d un coin d ombre. — heureuse disposition, paisible antithèse el sobre splen-