Page:Bove - Mes Amis.djvu/103

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Il y eut un silence. Elle était immobile. Seuls ses yeux bougeaient, tous les deux en même temps.

Maintenant, j’avais la certitude qu’elle n’aimait pas son amant. Elle était trop confuse quand je parlais de lui. Elle ne le défendait pas.

Je me levai. Pour le premier entretien, il valait mieux ne pas brusquer les choses.

En me reconduisant, elle me tendit la main, avec franchise, sans plier le coude.

Comme nous étions seuls, je gardai sa main dans la mienne.

Je me trouvai sur le palier. Elle était dans l’embrasure de la porte. Elle regardait mes oreilles pour savoir si je rougissais.

— Au revoir, mademoiselle.

— Au revoir, monsieur.

Il me restait une seconde pour fixer un rendez-vous avant que la porte se fermât.

— Demain à trois heures, balbutiai-je.

Elle ne répondit pas.

Sans regarder les marches, un peu comme une fée, je dévalai l’escalier.