Page:Bove - Mes Amis.djvu/111

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J’aime à errer au bord de la Seine. Les docks, les bassins, les écluses me font songer à quelque port lointain où je voudrais habiter. Je vois, en imagination, des filles et des marins qui dansent, de petits drapeaux, des navires immobiles avec des mâts sans voile.

Ces songes ne durent pas.

Les quais de Paris me sont trop familiers : ils ne ressemblent qu’un instant aux cités brumeuses de mes rêves.

Un après-midi de mars, je me promenais sur les quais.

Il était cinq heures. Le vent retroussait mon pardessus comme une jupe et m’obligeait de tenir mon chapeau. De temps en temps, les fenêtres vitrées d’un bateau-mouche passaient sur l’eau, plus vite que le courant. L’écorce mouillée des arbres luisait. On voyait,