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III


La rue était calme. On ne voyait pas le soleil, pourtant on le sentait. Le trottoir, qui allait se trouver à l’ombre dès que le ciel s’éclaircirait, était plus frais.

Je marchais vite pour pouvoir être plus seul et pour pouvoir mieux réfléchir.

M. Lacaze m’avait impressionné non seulement à cause de sa richesse, mais parce qu’il avait de la volonté. Les événements ne s’étaient pas passés comme, la nuit, je me l’étais imaginé. Il en est toujours ainsi. Je le sais et j’ai beau me contraindre à ne pas faire de suppositions, mon imagination prend chaque fois le dessus.

Certaines réflexions de l’industriel m’avaient vexé, mais, après tout, il ne me connaissait pas. Peut-être que, moi aussi, je l’avais vexé.

Les gens riches ne nous ressemblent pas.