Page:Bove - Mes Amis.djvu/16

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près du toit. Par endroits, il y a de l’air sous le papier-tenture. Mes meubles ressemblent à ceux des brocanteurs, sur les trottoirs. Le tuyau de mon petit poêle est bandé avec un chiffon, comme un genou. En haut de la fenêtre, un store qui ne peut plus servir pend de travers.

En m’allongeant, je sens contre la plante des pieds — un peu comme un danseur de corde — les barreaux verticaux du lit-cage.

Les habits, qui pèsent sur mes mollets, sont plats, tièdes d’un côté seulement. Les lacets de mes souliers n’ont plus de ferrets.

Dès qu’il pleut, la chambre est froide. On croirait que personne n’y a couché. L’eau, qui glisse sur toute la largeur des carreaux, ronge le mastic et forme une flaque, par terre.

Lorsque le soleil, tout seul dans le ciel, flamboie, il projette sa lumière dorée au milieu de la pièce. Alors, les mouches tracent sur le plancher mille lignes droites.

Chaque matin, ma voisine chante sans paroles en déplaçant des meubles. Sa voix est amortie par le mur. J’ai l’impression de me trouver derrière un phonographe.

Souvent, je la croise dans l’escalier. Elle