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VII


Les journées sont longues quand on n’a rien à faire et, surtout, quand on ne possède que quelques francs.

Comme je m’étais habitué à mon complet, que la pluie en avait déformé les revers et que la boue tachait le pantalon, derrière les mollets, je pus aller manger chez Lucie.

Au régiment, quand on n’est pas présent à la soupe, on vous met votre part de côté. Chez Lucie, c’est la même chose.

Je déjeunai donc très bien.

Quand je sortis du restaurant, il ne pleuvait plus.

Je me dirigeai vers le Palais de Justice, lorsqu’une pensée qui me vint à l’esprit, je ne sais trop comment, me bouleversa. Ma respiration s’arrêta. Mon cœur battit à grands coups dans ma poitrine sans air. Je ne m’aper-