Page:Bove - Mes Amis.djvu/204

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glace, les cartons la surplombant oscillaient.

Blanche ne sut s’y prendre pour tirer les tentures : les anneaux trop hauts ne glissaient pas sur les tringles. À la fin, elle y parvint.

Puis, sans se soucier de moi, elle se déshabilla : en chemise elle n’eut plus la même tête.

Elle nettoya ses oreilles avec le côté recourbé d’une épingle à cheveux. Elle se lava, mais d’une drôle de façon.

Depuis qu’elle circulait pieds nus, elle faisait des pas plus courts.

Soudain, elle se glissa dans les draps, non sans avoir essuyé la plante de ses pieds sur la descente de lit.

Je m’éveillai au petit jour. Une lumière de rez-de-chaussée pénétrait par la fenêtre. Il pleuvait. J’entendais les gouttes qui tombaient sur les carreaux.

Blanche dormait. Elle prenait presque toute la place dans le lit.

Ses narines et son front luisaient. Sa bouche était entr’ouverte et ses lèvres, à force d’être séparées, n’avaient plus l’air d’appartenir à la même bouche.

Je regrettais mon lit. J’aurais voulu me lever doucement, m’habiller et partir, dehors,