Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/24

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Sans doute, comme moi, là-bas, sur le coteau
Cherches-tu la maison que bordait la glycine.
Elle se cache, dans un creux de la colline,
derrière l’humble église et les toits du château.

L’air s’embaume des fleurs que nous cueillions ensemble
dans le fossé, près de la haie, aux jours d’avril.
Sur nos vieilles amours se dresse puéril
Et divin,
Et divin, le moment où dans ma main qui tremble

tremblait ton cœur farouche en ta petite main.

Je te revois un soir, par la porte entr’ouverte
Dans ton étroit lit blanc jusqu’au menton couverte,
Tout l’être chaviré d’un amour surhumain.

J’avais treize ans. — J’étais, nous étions, la jeunesse,
Le monde en son avril candide et triomphant.

Revenez nos printemps, nos yeux vous reconnaissent

Et je t’aime à jamais avec un cœur d’enfant.